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Les éditions de la rue Dorion

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  • Pour la Palestine comme pour la Terre
  • Andreas Malm

  • Traduit de l'anglais par Étienne Dobenesque

  • 168 pages

  • Parution le 4 mars 2025

  • Format Poche

  • ISBN : 978-2-924834-69-5

  • Prix : 20.95 $

  • --- Format e-pub ---

  • ISBN : 978-2-924834-70-1

  • Prix : 15.99 $

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Pour la Palestine comme pour la Terre

Les ravages de l’impérialisme fossile

On ne peut comprendre la condition palestinienne sans comprendre l’assujettissement de la Palestine à l’impérialisme fossile depuis deux siècles. Tout commence en 1840, quand la victoire des Anglais sur les troupes ottomanes à Saint-Jean-d’Acre (Akka), obtenue grâce à la force de frappe des bateaux à vapeur, ouvre la région aux appétits extractivistes. Quelques décennies plus tard, la mise en pratique de la déclaration Balfour, qui prévoit l’établissement de populations juives en Palestine, vise à sécuriser les intérêts de l’Empire britannique dans la région où d’importants gisements pétroliers ont été découverts. Aujourd’hui, le gaz naturel est devenu un pilier de l’économie israélienne, une des clés de son intégration régionale. Davantage qu’aux manœuvres des lobbys, le soutien occidental aux menées expansionnistes de l’État d’Israël depuis 1947 doit surtout à la volonté de préserver l’ordre pétrolier. Un ordre pour lequel les vies palestiniennes sont sacrifiables, comme celles de nombreuses victimes de l’inaction climatique à travers le monde : détruire la Palestine c’est détruire la Terre.

Andreas Malm est maître de conférences en géographie humaine en Suède et militant pour le climat. Il est notamment l’auteur de Comment saboter un pipeline (La Fabrique, rue Dorion, 2020).

Cet ouvrage paraît en Europe aux éditions La fabrique.

Recensions et articles de presse

Un an après le début du génocide à Gaza, le capitalisme fossile n’est jamais paru à ce point enchassé dans la logique imprériale occidentale, dont Israël apparaît comme le pivot dans la région du Proche-Oroent. C’est la thèse défendue par l’essayiste suédois Andreas Malm dans la retranscription d’une conférence prononcée en avril 2024 à l’université américaine de Beyrouth. La dynamique que l’auteur décrit prend racine en 1840, loirs de la victoire de la Royal Navy britannique à Arce [Akkā], où sont déployés pour la première fois des navires à vapeur dans une opération militaire. Son objectif ? Soumettre l’Égypte du pacha Méhémet Ali au libre-échange et trouver de nouveaux débouchés aux productions textiles de l'empire britannique. Après sa victoire, la Grande-Bretagne encouragera l'installation de populations juives en Palestine afin de sécuriser ses intérêts et ouvrira la voie à l’extractivisme qui façonne aujourd’hui la région. L’auteur considère que si le génoicide à Gaza montre qu l'exploitation écocidaire et l’oppression coloniale convergent dans une logique impitoyable et profondément dévastatrice, il met aussi brutalement en lumière l’indolence globale du monde occidental : « Dans la catastrophe climatique, les vies des multitudes non blanches des pays du Sud ne comptent pas. Elles sont sacrifiables, sans valeur. »

– Clément Quintard, Journaliste, cofondateur de Fracas Media.

Ce livre d’Andreas Malm malgré certaines imperfections (répétitions, références parfois surabondantes, etc.) répond on ne peut mieux à l’articulation de deux questions cruciales de notre époque : l’avenir de la politique génocidaire de l’Etat d'Israël et ses alliés, et l’avenir de l’exploitation des énergies fossiles.

Ces deux avenirs sont sombres, de très nombreux reportages et autres documents l’attestent.

Andreas Malm montre comment ces deux avenirs se nourrissent l’un et l’autre. La politique génocidaire a provoqué d’énormes dégâts écologiques à Gaza et dans d’autres parties du Moyen-Orient, et la continuation de l’exploitation des énergies fossiles a expliqué le renforcement de la politique coloniale que subit le peuple palestinien.

Curieusement tout a commencé surtout en 1840.

Puis tout a continué dans les motivations de la conquête sioniste. Des promoteurs importants de cette conquête l’ont eux-mêmes reconnu : Théodore Herzl, Lord Balfour, les mandataires britanniques de la Palestine pendant l’entre deux guerres mondiales, David Ben Gourion et son entourage politique, la plupart des présidents étasuniens …, l’apothéose étant aujourd’hui les intentions de Trump et du régime israélien.

Andreas Malm démonte les arguments selon lesquels les décisions des Etats-Unis seraient dictées par Israël, qui serait l’ennemi le plus important. Il explique comment ces deux puissances ont des politiques coopérantes, complémentaires, dont le dénouement n’est pas une simple continuation de politiques qui ont toujours eu cours dans des situations similaires, qu’il s’agisse d’autres génocides ou d’autres guerres coloniales.

Il explique que ce qui est en jeu dans le va et vient des guerres perpétrées par Israël et ses alliés au Moyen Orient et des volontés de tirer profit des énergies fossiles dans cette région, c’est carrément la survie de notre planète.

Mais il permet aussi de comprendre qu’à présent les projets de Trump et de ses proches se heurtent à des obstacles importants, que les résistances du peuple palestinien et de ses alliés continuent. Et que dans le monde entier, tout en affrontant les diverses situations répressives, les citoyen-nes soucieux des droits humains peuvent participer à ces résistances et militer pour un avenir vivable, guidé par les valeurs décoloniales et le respect des équilibres écologiques.

Paris, le 17 février 2025

Jean-Guy Greilsamer

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