Agha Shahid Ali
Préface de Naïké Desquesnes
Traduit de l'anglais par Frédérick Lavoie
200 pages
À paraitre le 11 novembre 2025
Format 17 x 12 cm
ISBN : 978-2-924834-90-9
Prix : 24.95 $
Le pays sans bureau de poste
Agha Shahid Ali (1949-2001), poète cachemiri-étasunien, est une voix importante de la poésie contemporaine, toujours lue, étudiée et citée. Mort prématurément à l’âge de 52 ans, Agha Shahid Ali était un poète de l’exil. Cet exil, qu’il avait choisi, l’a amené à osciller entre deux loyautés: envers sa terre d’accueil américaine, la langue anglaise et la culture occidentale d’un côté et, de l’autre, envers le Cachemire, les langues ourdoue, persane et cachemirie, et les traditions culturelles, littéraires et religieuses du sous-continent indien.
Dans The Country Without a Post Office, ces influences convergent pour de tisser un témoignage poétique hors du commun de la plongée de la vallée du Cachemire dans la violence et la répression au début des années 1990. En plus d’y faire vivre de façon très personnelle les souffrances d’un peuple et d’une terre, Agha Shahid Ali y invoque des siècles de poésie mondiale. Dans les rues sous couvre-feu de Srinagar, aux abords du lac Dal ou sur les sommets de l’Himalaya, à partir de motifs quotidiens (lettres, gestes, messages), le poète illustre la détresse d’un Cachemire sous le joug.
L’intérêt du recueil est toutefois loin de s’arrêter à son sujet central. Si on le lit encore aujourd’hui, c’est pour la force du souffle poétique qui traverse ce livre, et pour la richesse de l’exploration des formes que nous offre Agha Shahid Ali. D’une page à l’autre, le poète nous fait naviguer entre la prose et le vers libre, pour ensuite nous initier au ghazal, une forme qu’il a fortement contribué à populariser aux États-Unis, puis nous faire (re)découvrir la villanelle, le pantoun et la canzone.