Capitalisme Carcéral de Jackie Wang [Note de lecture]
« On dirait de la fiction, mais il s’agit de faits scientifiques. »
Zach Friend, responsable de la stratégie médiatique de PredPol, entreprise étatsunienne de police prédictive.
Capitalisme carcéral, on dirait souvent que c’est de la fiction, tant le tableau brossé par Jackie Wang de l’évolution du capitalisme américain est effrayant… Ça n’en est pas, pas plus que cela ne se prétend « scientifique ».
L’ami qui m’en a recommandé la lecture m’avait parlé d’un livre « touffu ». C’est le moins que l’on puisse dire. Comme le dit Didier Fassin [1] dans sa préface, la critique de Jackie Wang s’expose selon plusieurs modes en une composition de textes mêlant « observations et indignations, essais et récits, citations et poèmes » : « l’analyse à la Bourdieu des structures de domination et la protestation contre l’inégalité des mouvements Occupy, la dénonciation à la Fanon de la perversion du racisme et la révolte contre l’injustice de Black Lives Matter, l’enquête et la désobéissance, le procès et l’émeute, la plume et la rue ». Des textes assez différents les uns des autres, donc, mais dont l’ensemble s’avère très cohérent. Quant à moi, je pense avoir trouvé la clé de ce livre dans son troisième chapitre, qui traite de « biopouvoir et délinquance juvénile » à travers le phénomène des « jeunes superprédateurs », une « vraie fiction », pour le coup, créée au début des années 1990 par « des politologues, des criminologues et des politiciens comme Bill et Hillary Clinton » qui prophétisèrent l’arrivée de ces sortes de monstres dans les rues des villes américaines. Le « spécialiste » alors le plus reconnu – et surtout le plus influent – de la question était un certain John DiIulio, professeur à Princeton. Selon lui, « un simple calcul mathématique montre que dans dix ans, les enfants qui ont aujourd’hui entre quatre et sept ans auront entre quatorze et dix-sept ans [sic]. En 2005, le nombre de garçons dans ce groupe d’âge aura augmenté de 25% en général et de 50% pour les Noirs. » Et d’assurer qu’il pouvait « prédire en toute confiance [que] les cinq cent mille garçons supplémentaires qui auront entre quatorze et dix-sept ans en l’an 2000 signifient au moins trente mille meurtriers, violeurs et agresseurs de plus qu’aujourd’hui dans les rues ». Si, si, vous avez bien lu, ceci fut publié dans un journal (City Journal) en 1996 sous le titre suggestif « My Black Crime Problem, and Ours ». Conscient de l’insuffisance argumentative de ce constat, le même auteur se demandait dans la foulée comment « prouver que la croissance démographique […] déchaînera une armée de jeunes prédateurs criminels à côté desquels les leaders des Bloods et des Crips [gangs californiens de l’époque] paraîtront des enfants de chœur ? » Question à laquelle il répondait par une théorie de la « pauvreté morale » comme « conséquence du fait d’avoir grandi entouré d’adultes déviants, délinquants et criminels, dans un environnement vulgaire, violent, sans Dieu, sans père et sans emploi. » Chez les Nègres, en somme – mais cela allait sans dire. Le résultat de cette campagne fut l’adoption, par la quasi-totalité des États américains, d’amendements aux lois sur les mineurs qui aboutirent à la création, pour ces mêmes mineurs, de peines de prison à perpétuité sans possiblité de libération conditionnelle – juvenile life without parole, JLWOP, peines qui n’existent, comme le fait remarquer Wang, dans aucun autre pays du monde. Plus de deux mille cinq cents (deux mille cinq cents !) délinquants mineurs furent condamnés à des JLOWP, jusqu’à ce que la Cour suprême décide en 2016 que cette disposition était anticonstitutionnelle. Mais n’allez pas croire pour autant que les deux mille cinq cents condamnés étaient sortis d’affaire : nombre d’entre eux se virent de nouveau condamnés à des peines de perpétuité ou à des décennies de détention criminelle lors de la révision de leur procès. C’est ce qui arriva au grand frère de Jackie Wang : après avoir été condamné à une JLOWP pour un crime qu’il était censé avoir commis en 2004, alors qu’il avait dix-sept ans, il comparut de nouveau (neuf ans après le premier procès !) afin de déterminer s’il avait droit, ou non, à une révision de son jugement. Sa sœur décrit ce qui se passa alors :
« Nous attendions le procès depuis neuf ans. Quand le jour est arrivé, j’ai immédiatement compris au langage corporel de la juge et à la manière dont elle intimidait mon frère, debout à la barre des accusés, que quelque chose ne tournait pas rond. Puis d’un coup, tous nos espoirs ont disparu. La juge a établi que la sentence du jury aurait été la même malgré les nouveaux éléments de preuve, qui révélaient que mon frère avait agi en légitime défense alors qu’il était agressé par une bande de garçons. »
Trois ans s’écoulent encore (« Trois ans », ça va si vite à écrire…) :
« Je me [sentais] coupable d’être à Harvard, de mener cette vie alors que mon frère était en prison. J’ai cessé de consulter mes mails, j’ai cessé de faire mes devoirs – j’ai cessé de vivre. Ma psychanalyste m’a envoyée à McLean pour une hospitalisation partielle. »
Puis intervient l’arrêt de la Cour suprême. Un an plus tard environ (si je compte bien, il y a a alors dix-sept ans que le frère de Jackie est en prison – dix-sept ans, ça va vite à écrire aussi…), se tient une nouvelle audience de « détermination de la peine » (il ne s’agit donc pas de revenir sur le fond de l’affaire). Et voici comment se décide la destinée d’un homme :
« Le juge n’écoutait pas – il ne regardait même pas le témoin. Puis ce fut au procureur de faire une déclaration. C’était un jeune homme qui semblait complètement indifférent à cette affaire […] il s’emmêlait les pinceaux dans les faits les plus élémentaires. Il n’avait probablement même pas lu le dossier. Puis ce fut le tour de l’avocate de mon frère de livrer son plaidoyer. Alors qu’elle parlait, le procureur se leva et lui dit qu’il avait une offre. L’avocate alla le voir pour discuter des termes de l’offre : quarante ans. Quand elle la révéla à mon frère, je l’ai vu fondre en larmes et crier en enfouissant sa tête dans ses mains. Quarante ans !
« L’avocate : “Mais vous n’allez pas terminer vos jours en prison.” Mon frère : “On ne pourrait pas tout simplement continuer l’audience ?” L’avocate : “Disons que vous avez votre clé dans le démarreur et que si vous la tournez, il y a une chance sur trois que la voiture explose. Allez-vous tourner la clé ?”
« Il fallait prendre une décision : jouerait-il sa vie ? Tournerait-il la clé ? Non. Il a accepté l’offre. »
On conçoit que la doctorante de Harvard ne soit pas indifférente à l’objet de son étude, qu’elle nomme « capitalisme carcéral ». Il est difficile à résumer. J’essaierai cependant en disant que ce capitalisme carcéral est la forme prise aujourd’hui par un capitalisme que l’on pourrait dire (et que certains disent) « racial » et qui s’est édifié en grande partie grâce à l’esclavage. Cette forme présente des similitudes avec l’esclavage. Ainsi, Jackie Wang consacre-t-elle son premier chapitre à l’économie de la dette, qui aboutit à réduire en quasi-servitude une grande partie des pauvres en Amérique, et en particulier les personnes noires et latinx [2]. En voici un exemple parmi d’autres, tiré d’un article du Harvard Law Review [3] : Tom Barrett, d’Augusta en Géorgie, est verbalisé en 2012 pour le vol d’une cannette de bière : « Quand [il] a été appelé à comparaître, on lui a offert les services d’un avocat commis d’office moyennant des frais de 80 $. [Il] a refusé de payer et n’a pas contesté son accusation de vol à l’étalage. La cour l’a condamné à une amende de 200 $ assortie d’un an de probation. Les clauses de sa probation incluaient le port d’un bracelet contrôlant la consommation d’alcool. La sentence n’exigeait pas qu’il cesse de consommer de l’alcool (son bracelet détecterait la consommation sans que cela porte à conséquence), mais Barrett devait choisir entre louer ce bracelet ou aller en prison. Ce bracelet a coûté à Barrett un montant de base de 50 $, plus des frais de service mensuels de 39 $, plus des frais d’utilisation de 12 $ par jour. L’amende de 200 $ était versée à la municipalité, mais les autres frais (qui s’élevaient à plus de 400 $ par mois, allaient à une entreprise privée, Sentinel Offender Services. » Voilà qui fait cher de la cannette…
On remarque aussi deux autres choses : tout d’abord que l’amende va à la municipalité : le chapitre 2 de Capitalisme carcéral est entièrement consacré à cette question. Il est intitulé « La police et le pillage : notes sur les finances municipales et l’économie politique des amendes et des frais ». Pour aller vite, on dira que les municipalités et souvent aussi les autres entités administratives étasuniennes (comtés, États), après avoir appliqué à la lettre le programme néolibéral consistant à diminuer voire supprimer tous impôts et taxes sur les riches (blancs) se sont retrouvés en quasi-faillite (voire en faillite comme Detroit) et réduits à pressurer les pauvres (Noirs et autres non-Blancs) afin de financer des « services » qui se réduisent de plus en plus à la surveillance et à la répression. Ainsi s’est développé un modèle d’économie circulaire – la police taxe les « délinquants » (parfois pour des délits imaginaires, ou alors automatiquements induits par le manque d’infrastructures, ainsi ne pas mettre ses poubelles au bon endroit, parce qu’il n’existe tout simplement pas), lesquels, pressurés de toutes parts, se voient poussés à pratiquer toutes sortes d’illégalismes pour survivre, ce qui permet à la police de les taxer, etc. Et pour celles et ceux qui ne peuvent/veulent plus participer à ce petit jeu, il y a toujours la case « prison ».
Autre remarque : la privatisation des services de sécurité, entreprises de plus en plus florissantes en régime capitaliste carcéral, dans la mesure où ce ne sont plus seulement les prisons, ou les services aux prisons, qui sont privatisées, mais toute une série d’activités extérieures aux lieux de détention : surveillance, services de probation, équipements de contrôle comme on l’a vu avec l’exemple du bracelet, etc. Ceci permet aussi de se rendre compte que la réalité du capitalisme carcéral, ce n’est pas seulement la détention, c’est un continuum qui franchit allègrement les murs des prisons pour soumettre les populations pauvres et racisées à une incarcération à ciel ouvert. Un système que Michelle Alexander avait décrit voici quelques années dans un ouvrage justement nommé : La Couleur de la justice [4], et qui permet, accessoirement, de retirer leurs droits civiques à un nombre très significatif de citoyen·ne·s, et donc de conforter la domination des Wasp (White Anglo-Saxon Protestant).
Au passage, on remarquera encore que grâce aux amendes des pauvres, la police se paye, entre autres, les services d’entreprises telle PredPol, dont les algorithmes sont censés permettre de prévoir « scientifiquement » les risques de délinquance et de criminalité dans tel et tel quartiers de la ville et donc de planifier tout aussi « objectivement » l’organisation de la surveillance policière… Bizarrement, ces algorithmes prévoient toujours plus de problèmes dans les quartiers pauvres – et noirs – que dans les quartiers riches – et blancs. Un chapitre du livre de Jackie Wang leur est consacré [5].
Mais revenons à Tom Barrett, d’Augusta en Géorgie. Au moment de sa verbalisation pour vol à l’étalage, sa seule source de revenu était la vente de son plasma sanguin. (On se souvient qu’il avait environ 400 $ par mois à débourser pour payer sa surveillance par bracelet électronique.) Il dit qu’il donnait « tout le plasma [qu’il pouvait] et mettai[t] tout cet argent dans [s]on bracelet de cheville ». Il commença à sauter des repas afin de payer ce bracelet et il s’ensuivit qu’il ne fut plus éligible aux dons de plasma, en raison d’un taux trop bas de protéines. « Lorsque sa dette envers Sentinel atteignit 1000 $, l’entreprise obtint un mandat d’arrêt contre lui et [il] fut jeté en prison pour cause de dettes impayées. »
Jackie Wang dit au début de son introduction [6] que son projet de livre est né lorsqu’elle a écrit le texte « Contre l’innocence », qui en constitue aujourd’hui le chapitre 6. Elle y dit des choses qui me paraissent très importantes, et c’est pourquoi je m’y arrêterai un petit peu.
Elle critique tout d’abord la politique antiraciste contemporaine (le texte date d’avant Black Lives Matter) qui est « structurée », écrit-elle, « par le sentiment d’empathie et fondée sur des cris d’innocence. Dans ce cadre, l’empathie est conditionnelle au fait qu’une personne corresponde aux normes de pureté morale qui font d’elle une victime authentique. […] On exige des Noirs qu’ils soient purifiés de leur “négritude” [niggerization]. La politique de la reconnaissance – qu’elle soit sociale, politique, culturelle ou légale – exige des suspects qu’ils soient entièrement blanchis, neutralisés et inoffensifs. […] Faire appel à “l’innocence” pour contrer la violence anti-Noirs, c’est faire appel à l’imaginaire des Blancs. […] La réponse du flic à la question d’un Noir – pourquoi m’as-tu tiré dessus ? – est toujours tautologique : “Je t’ai tiré dessus parce que tu es noir ; tu es noir parce que je t’ai tiré dessus.” Comme l’observait Frantz Fanon, la cause devient conséquence. » Ce n’est pas tout. Le recours à l’innocence présuppose aussi que l’on ramène l’analyse à des facteurs purement individuels, car « une politique de l’innocence ne peut être attentive qu’à des actes racistes flagrants et individualisés », occultant ainsi le racisme libéral « qui opère à un niveau structurel ». Normes sociales et représentations médiatiques contribuent puissamment à structurer la dimension psychique et affective du racisme, par-delà les individus. C’est ce qu’avait montré brillamment Elsa Dorlin [7] en analysant le déroulement du procès des policiers responsables du lynchage de Rodney King à Los Angeles : le regard blanc lui-même était tellement conditionné qu’il ne permettait même pas aux juges de voir tout simplement ce qu’il y avait à voir sur la vidéo de ce lynchage : un lynchage. Les avocats des policiers plaidèrent ainsi la légitime défense contre toute évidence, et obtinrent gain de cause – ce qui déclencha des émeutes raciales à Los Angeles, mais c’est une autre histoire.
Dans ce même chapitre, Jackie Wang s’oppose aussi aux conceptions des groupes eux-mêmes critiques du capitalisme mais qui mettent « de côté sa dimension anti-noire et occultent la violence gratuite quand elle ne peut pas être attribuée exclusivement à des forces économiques ». « Comme le discours libéral », poursuit-elle, « les perspectives antisociales et post-gauchistes sont structurées par des prémisses blanches, qui délimitent quelles questions peuvent être posées et quelles catégories sont les plus utiles. Par exemple, le goupe d’ultragauche Tiqqun [8] explore les manières dont les sujets sont enchevêtrés dans le pouvoir par le biais de leur identité, mais se concentre surtout sur les formes de pouvoir qui investissent la vie (la “biopolitique”) au détriment de ce qu’Achille Mbembe décrit comme “le pouvoir et la capacité de décider qui doit vivre et qui doit mourir” (la “nécropolitique”). Ce cadre d’analyse relève résolument d’une perspective blanche. Car il y est affirmé que le pouvoir ne se manifeste pas dans des rapports de force ou de violence directs, et que le capitalisme se reproduit en nous poussant à nous produire nous-mêmes, à exprimer notre identité par nos choix de consommation, et à fonder notre politique sur l’affirmation d’identités marginalisées. » Citant une autre chercheuse afro-féministe qui « rejette cette conception du pouvoir en termes de production et d’affirmation de la vie » et critique l’idée de Foucault selon laquelle il n’y aurait pas de dehors du réseau carcéral, lequel « économise[rait] tout, y compris ce qu’il sanctionne », elle poursuit cette critique en disant qu’« une conception purement générative et disséminée du pouvoir occulte complètement la réalité de la violence policière, la militarisation du système carcéral, la violence institutionnelle de l’État providence et de l’État carcéral, ainsi que la mort sociale et la terreur que vivent les gens à peau noire ou marron. Assurément, les prisons “produisent” de la race ; par conséquent, une théorie du pouvoir comme configuration générative où les rapports de force directs sont minimisés ne peut relever que d’une position subjective blanche. »
Je me suis un peu attardé sur ce passage car il me semble qu’il « nous » concerne directement, ce nous entre guillemets désignant, disons, des Blancs critiques du capitalisme, en France aussi. Et puis, je me demande si nous ne pourrions pas appliquer ce raisonnement à la question du genre, et particulièrement aux féminicides dont on commence à parler beaucoup ces jours-ci grâce aux militantes féministes. On voit bien, en effet, ce que nous apporte la conception foucaldienne du pouvoir si l’on se place dans le cadre de rapports, disons, « civilisés ». Mais que nous dit cette conception des violences faites aux femmes et particulièrement des féminicides ? Et l’on pourrait aussi se poser la même question à propos des violences sur les enfants, dont beaucoup aboutissent aussi à des décès.
Quoi qu’il en soit, on aura compris, si l’on a bien voulu me lire jusqu’ici, que je recommande chaudement la lecture de ce livre. Il fait froid dans le dos, c’est vrai, mais il aborde des questions qui se posent aussi en France, pays qui possède semble-t-il un taux assez record d’enfermement – sans parler de la question raciale, sur laquelle les personnes racisées ont encore beaucoup à nous apprendre.
[1] Professeur à l’EHESS et à Princeton, il travaille sur les question de répression et de châtiment. Il est auteur d’ouvrages sur la police (La Force de l’ordre), la prison (L’Ombre du monde) et la pénalité (Punir. Une passion contemporaine), tous parus au Seuil ces dernières années.
[2] Non, ce n’est pas une faute de frappe : le terme « latinx » a été introduit récemment aux États-Unis par des activistes et des universitaires afin d’éviter la binarité de genre entre « latino » et « latina », comme me l’apprend une note du traducteur.
[3] « Policing and profit », Harvard Law Review, vol. 128, n°6, 2015.
[4] Édition française : Syllepse, Paris, 2016.
[5] Le chapitre 4 : « Une histoire de flics et de geeks : PredPol et police algorithmique ». À ce sujet, on peut lire aussi « La police du futur », de Mathieu Rigouste et « Dans la boîte noire des algorithmes », de Claire Richard, tous deux publiés dans les numéros 10 et 11 de la Revue du Crieur (juin et octobre 2018, coédition Mediapart et La Découverte).
[6] Très conséquente, elle compte un peu moins de quatre-vingts pages – je dis cela pour qui ne voudrait pas lire tout le livre : il y a moyen de s’en faire une bonne idée en lisant seulement cette introduction, même si je trouve qu’il vaudrait mieux tout lire : l’ouvrage est passionnant de bout en bout, et souvent aussi très touchant lorsque l’autrice évoque son expérience personnelle.
[7] Dans Se Défendre. Une philosophie de la violence, Zones éditions, 2017, dont nous avions rendu compte ici-même.
[8] Ici, Jackie Wang ne renvoie pas à un texte précis de Tiqqun. On pourrait supposer qu’elle fait allusion au concept de « bloom ». (Tiqqun est cité une autre fois dans le livre, dans le chapitre sur PredPol et les algorithmes. Il s’agit là de « L’hypothèse cybernétique » dans Tout a failli, vive le communisme !, Paris, La Fabrique, 2009.)